Fleuve noir, nuit sans lune …
Fleuve noir, nuit sans lune …
Le 2 novembre est le jour des morts. Toutes les religions et culture ne le célèbrent pas de façon identique. Au Mexique par exemple, « el Día de los muertos » est une grande fête durant laquelle les familles se réunissent autour des tombes de leurs proches avec des offrandes, de la nourriture, au son de la musique des Mariachis.
Ce jour là, j’ai rassemblé les miens dans mes pensées, et réalisé ce travail en leur compagnie.
« J’ai horreur des hôpitaux, des froids corridors, des salles d’attente, antichambres de la mort, plus encore des cimetières où les fleurs perdent leur éclat, il n’y a pas de belles fleurs dans un campo-santo… » Jorge Amado (New-York 1986) in Navigation de cabotage (1998)
Ce travail a vu le jour alors que j’achevais la lecture du livre d’Olivier Norek « Impact » , une tribune à l’écologie, un texte à charge contre les pollueurs. On ne pourra plus dire que l’on ne savait pas… Alors disons que ces œuvres sont là pour ne pas oublier …
Illustrer le désordre infligé, représenter le chaos, décaler les perceptions, noircir le trait, détromper les lois gravitationnelles de la physique, interpeller sur la gravité de la situation. Ainsi à pris forme cette série « Gravité ».
« Le jour zéro est le jour où plus aucune goutte ne sortira des robinets. Voilà ce qu’endure déjà plus d’un quart de l’humanité. Bienvenue dans le monde d’Après ! » Impact » Olivier Norek (2020)
Le fleuve noir. Cette nuit encore, je n’ai pu m’empêcher d’aller rompre sa solitude. Peut-être est-ce la mienne, ou bien celle de toute la condition humaine qui me pousse invariablement vers lui et m’aide de le comprendre. Je crois qu’il m’attendait, revêtu de ses premières brumes automnales, à l’heure où dorment les oiseaux au fond de la vallée. La lumière froide des lunes diaphanes inondait amoureusement la scène, les barque immobiles et silencieuses attendaient leur heure. Ensemble nous nous sommes souvenus…
A jamais, par les souvenirs enchaîné a ce fleuve noir, je dois revenir, inlassablement l’écouter et le comprendre. Il me transporte, je flotte. Les lucioles luisent sur l’eau comme un reflet des étoiles. En dessous se dénouent sans aucun doute, invisibles dans son silence, d’innombrables tragédies dont lui seul connaît les secrets.