L’immobilité s’installe, et le fleuve retient son souffle. Sur ses rives, quelques barques abandonnées, amarrées à leur irréversible destin, s’enfoncent lentement dans l’oubli de la moiteur tropicale. Autrefois outils de pêche, compagnons de labeur, elles ne sont plus qu’épaves silencieuses livrées aux éléments.
L’homme s’est retiré. Depuis trop longtemps déjà il n’y a plus de poissons à pêcher. Dans les cavités du bois gorgé d’eau, des fleurs lumineuses ont trouvé la vie, fragiles et inattendues. Métamorphose. Ce qui fut construit pour survivre appartient désormais au fleuve, et bientôt, à la nature.
L’ambiance oscille entre mélancolie et renaissance. Des ombres bleutées aux noirs profonds, chaque tonalité joue avec l’éclat fugace des reflets dorés. Ici la lumière ne s’impose pas ; elle affleure, révélée par la matière et la profondeur.
Ces œuvres saisissent l’essence d’un univers où mystère et réalité s’entrelacent. Elles invitent à s’attarder, à s’égarer dans l’ombre, à suivre la lueur vacillante de ces éclats de vie, autant de récits et de rêves enfouis.