Rêverie romantique, fraîche et apaisante, en ce début du mois d’août 2022. Le monde change !
Qu’elle soit nécessaire, ou même justifiée, ne croyez jamais que la guerre n’est pas un crime (Ernest Hemingway).
Rêverie romantique, fraîche et apaisante, en ce début du mois d’août 2022. Le monde change !
Qu’elle soit nécessaire, ou même justifiée, ne croyez jamais que la guerre n’est pas un crime (Ernest Hemingway).
Cette œuvre capture un moment suspendu dans un univers post-apocalyptique où les couleurs vibrantes des coques de bateaux contrastent avec l’atmosphère sombre et pluvieuse qui les entoure. Des figures humaines, masquées et vêtues de lourds manteaux, semblent prisonnières d’une lutte silencieuse avec les éléments ou engagées dans une réparation laborieuse. Les projecteurs, diffusant une lumière froide et industrielle, enveloppent la scène dans une aura mystérieuse, évoquant un théâtre où chaque détail est chargé de tension narrative.
Les bateaux, ornés de marques et de couleurs délavées par le temps, apparaissent comme des reliques d’une époque révolue, témoins muets d’un passé où la mer dictait encore ses lois. L’équilibre entre le chaos des structures métalliques et la poésie des gestes humains confère à cette composition une qualité cinématographique saisissante, rappelant des scènes de films dystopiques.
L’ensemble évoque une métaphore puissante : l’effort humain face à la désolation d’un monde en mutation, où subsiste encore l’espoir ténu d’une résilience collective.
Flânerie romantique d’un soir d’été… Souvenirs de Lucioles d’une « Comédie érotique d’une nuit d’été » ; Woody Allen, Mia Farrow (1982), fusion de l’eau et du feu dans la procession célébrant le printemps du « Temps des gitans » ; Emir Kusturica (1989), portée par la merveilleuse la musique de Goran Bregovic …
La nuit au fin fond de la forêt tropicale humide. Dans une pirogue où le tirant d’eau, ne dépasse pas deux centimètres, le pêcheur en arrive parfois à souhaiter de ne pas capturer de poissons au risque de couler corps et âme sous le poids de sa pêche. Et pourtant il faut ramener de quoi manger et vendre au marché, c’est le sort du pêcheur qui se livre à cette activité de subsistance. Quand les filets seront à bord et chargés d’eau ils seront bien plus lourds. L’ampoule branchée sur la batterie à l’avant éclaire juste assez pour ne pas percuter un tronc d’arbre, ou pour voir les yeux rouge du crocodile qui attend. Il ne faut pas chavirer. Du fond des eaux noires du fleuve il remonte quelques improbables poissons, aux dents et arrêtes redoutables. Il faut écoper, ne pas trop bouger… Ainsi travaillent ces hommes, dans l’expectative de meilleurs lendemains, mais guère optimistes face à l’inexorable pression de la pêche industrielle.
Fortement imprégné de la chaleur moite tropicale et l’odeur de terre humide qu’elle véhicule, j’avais une pensée pour ces pêcheurs qui usent leur vie à la recherche de bancs de poissons ou de gros poissons solitaires, qui leur permettraient de ramener un souvent maigre salaire à la maison. Il faut rembourser les dettes, faire vivre une famille… Et pourtant ce sont eux qui prennent tous les risques sur un bateau, quand au fond du fleuve hostile, il faut plonger pour dégager le filet accroché à une souche. Quand il faut se mettre à l’eau pour dégager un embâcle afin d’ouvrir la voie à une pirogue lourde des filets, plombs et batteries de voiture pour l’éclairage de nuit, au risque chavirer et de tout perdre… C’est donc au port qu’ils se reposent, peuvent enfin manger correctement, et réparer les filets déchirés par les branches, ou troués par les carnassiers qui viennent voler les poissons qui s’y sont pris.
« Puis il a commencé à avoir pitié du grand poisson qu’il avait accroché. Il est merveilleux et étrange et qui sait quel âge il a, pensa-t-il. Jamais je n’ai eu un poisson aussi fort ni un poisson qui ait agi de manière aussi étrange. Peut-être est-il trop sage pour sauter. Il pouvait me ruiner en sautant ou par une ruée sauvage. Mais peut-être a-t-il été accroché plusieurs fois auparavant et il sait que c’est ainsi qu’il devrait se battre. Il ne peut pas savoir que c’est un seul homme contre lui, ni que c’est un vieil homme. Mais quel grand poisson il est et qu’apportera-t-il au marché si la chair est bonne. Il a pris l’appât comme un mâle et il tire comme un mâle et son combat n’a pas de panique. Je me demande s’il a des projets ou s’il est aussi désespéré que moi? » Ernest Hemingway, Le vieil homme et la mer (1952)
Dans les profondeurs embrumées d’une forêt tropicale, un bateau solitaire dérive. Le tissu translucide de sa voile d’or, capte les derniers rayons de soleil et déchire l’obscurité.
Le pêcheur, silhouette figée dans son silence, attend. Il semble tisser le fil fragile entre le rêve et l’éveil.
L’eau, sombre et immobile, engloutit chaque murmure. Dans cet instant suspendu, tout oscille entre les mondes de la mémoire et de l’oubli. Et peut-être, quelque part au-delà du visible, un courant, un souffle, emporteront-ils l’embarcation vers d’autres horizons inaccessibles.
Découvrez les autre œuvre de cette série : Rêveries lumineuses
Dans l’obscurité fauve de la jungle, à l’heure des chauves-souris, la nuit s’illumine de flammes suspendues. De fragiles lanternes dorées flottent entre les branches noueuses, telles des âmes errantes, des lucioles divines éveillant les profondeurs du rêve.
Un pêcheur observe en silence ce ballet céleste. Voyageur perdu ou gardien du seuil entre le visible et l’invisible ? Peut-être n’est-il qu’un homme, simple témoin d’un rituel oublié.
L’eau, d’un noir infini, reflète les éclats lumineux dans une danse hypnotique. Les lanternes, telles des guides silencieux, appellent le navire vers un lieu où les vivants et les esprits se croisent.
Dans cet instant suspendu, la frontière entre le réel et l’imaginaire s’efface. Lentement, le bateau glisse vers l’inconnu, porté par un souffle d’éternité.
Découvrez les autre œuvre de cette série ici : Rêveries lumineuses
Chaleur moite tropicale d’un bord de fleuve et d’océan. Voiles et fins rideaux, apportent l’agréable sensation d’une brise sur la peau salée… Petit à petit l’idée de ces œuvres prenait forme, alors que défilaient dans ma mémoire d’exquises saveurs de voyages, de lectures, de cinémas, de rencontres… Quel beau voyage au milieu de tous ces souvenirs !
Les jonques traditionnelles vietnamiennes, glissent dans la brume et la torpeur moite du petit matin. La faible lumière matinale dore les traditionnelles voiles en éventail. De longs rideaux transparents de soie dorée, filtrent la scène. Le bas de l’image est dans l’ombre, la lumière est douce, ambrée, pâle, discrète. Le clair-obscur et le rétro-éclairage périphérique mince et minimal donnent un certain volume à la scène. La profondeur de champ reste importante, mais dans la brume. Il se dégage un aspect cinématographique du style du film de Wong Kar-wai « In the Mood for Love » (2000), avec des teintes dé-saturées, un style épique, réaliste, très détaillé. Le style est inspirée du travail des peintres William Turner, Jean Gérôme et Anders Zorn, auquel est appliqué un style plus moderne pour renforcer les lignes noires et l’encre de chine.
Cela fait bien longtemps que je n’avais pas publié quelque chose de nouveau…
Ce n’est pas pour autant que je me prélassais sur une île, loin de la civilisation. Non ! Et même si cette civilisation ne fait pas partie de mon ADN, je n’en demeure pas moins le spectateur et continue à travailler, à développer mes recherches sur les méthodes et les supports qui me permettraient d’accéder à de nouvelles images, toujours fortement empreintes du climat contemporain.
Je continue donc à travailler en parallèle à l’amélioration de la retouche photographique et au développement de l’art digital. En 2022 j’ai eu la chance de croiser la route de virtuoses de l’image numérique et démarre, sous leur influence artistique, un long et passionnant parcours de recherche et de création artistique numérique.
Cette contemporanéité va au-delà de mes espérances et les résultats semblent se rapprocher des univers glauques et chaotiques des films de Ridley Scott. Je pense en particulier à Blade Runner, à La chute du faucon noir, … du moins pour cette première série de 4. Mais pas que … selon l’expression très à la mode aujourd’hui. Nous sommes tous empreints d’une multitudes d’images, de films, de sons, de lectures, de voyages, qui forgent notre culture et développent notre désir de partager nos ressentis. A fortiori depuis l’avènement des réseaux sociaux… Mais c’est une autre histoire …
Certains me diront, que ce n’est pas de l’art, tout comme certains me disent que ce n’est pas de la photo si on la retouche…
Toujours est-il que je viens de pousser une nouvelle porte et d’entrer dans une nouvelle dimension. Qu’est-ce que cela va devenir ? Où cela va-t-il me mener ? Je n’en sais rien ! C’est une aventure fantastique et ce travail procure un immense bonheur. Au-delà du plaisir de surmonter les difficultés techniques qui se mettent en travers du chemin, il est celui de savourer le résultat final.
J’espère qu’il vous plaira, ce sont en tout cas, à mes yeux, des œuvres très puissantes et ce n’est que le début…
Inspiré du travail de Olaf Blomerus
Dans le cadre de l’exposition « Atlantic Wall » présentée jusqu’au 11 juin, la MOP accueille le photographe Didier Fasensieux et l’écrivain Hugo Verlomme pour évoquer l’histoire des blockhaus et poser un regard sur cette période tourmentée de notre histoire.
Au fil du temps, ces bunkers sont devenus des abris sur les plages, des supports pour les artistes, des monuments absorbés par le sable et la mer mais aussi des marqueurs de l’érosion…
Un grand merci à la Maison de l’oralité et du Patrimoine qui me permets de participer à cette rencontre artistique en présence d’Hugo Verlomme. Une très belle rencontre avec cet homme remarquable, journaliste, écrivain voyageur capbretonnais, passionné par les océans …