Mira ne pensait pas à grand-chose. Elle s’était approchée, seule, lentement.
Elle aimait avancer dans la brume, se promener au bord de ses pensées, s’enfoncer dans ses rêves.
Puis elle s’est arrêtée. Continuer n’avait plus de sens. Elle n’avait pas prévu d’être là.
Sa jupe collait à ses jambes. Elle avait froid, mais elle n’a pas bougé.
Mira a toujours aimé les lieux sans destination : les quais, les chambres d’hôtel, les frontières.
Ce matin, elle avait la sensation étrange d’être au bord de quelque chose, mais quoi ? C’était pourtant le lieu qu’elle cherchait.
Elle n’a pas regardé sa montre. Elle savait que le temps ne viendrait pas la chercher ici.
La mer était calme. Le ciel, chargé. Elle se souvenait qu’autrefois, elle riait.
Ce n’est pas son histoire. C’est un instant d’elle-même. Peut-être ce qu’il reste d’un souvenir. Personne ne le saura.
Elle ne parle plus de lui. Elle garde son livre ouvert, face à la mer. Elle pense qu’elle est heureuse.