La brume légère du marais cède progressivement la place aux premières lueurs du jour.
Éclosion matinale de souvenirs en sommeil…
La brume légère du marais cède progressivement la place aux premières lueurs du jour.
Éclosion matinale de souvenirs en sommeil…
Les poissons se promènent dans une eau silencieuse. Leurs écailles d’or portent la patine du temps. Ils glissent proches et fragiles, incarnation de la durée et de la respiration du monde.
Cette œuvre appartient à une petite série sobre et délicate, dorée et gracieuse : Les Murmures de l’Eau
La Rose Noire
Elle est là, devant nous, en robe noire, comme oubliée par le temps qui passe, dans la pâleur diffuse du marais.
La rose, de son noir singulier, ressemble à cette étrange fin de nuit. Crépuscule astronomique. Les étoiles, une à une, s’enfoncent dans le firmament, tandis que la ligne d’horizon tarde à souligner le jour naissant. À cette heure, tout pourrait encore advenir, et pourtant il ne se passe rien.
Flotte seulement un parfum de promesses muettes. Serrés les uns contre les autres, engourdis dans leur pudeur maladive, les pétales s’obstinent à ne pas s’ouvrir, repoussant une fois encore les avances du jour.
Elle porte en elle le poids des gestes absents, des mots restés derrière les lèvres, et de ceux qui, par leur beauté froide, presque aristocratique, déchirent l’aube.
On pourrait croire qu’elle se réserve pour un moment parfait, et que le destin viendra un jour lever ce verrou invisible. Mais le temps, indifférent, continue de couler, et la rose, obstinée, garde son secret.
Autres œuvres de cette série : Le Marais d’or
Mira ne pensait pas à grand-chose. Elle s’était approchée, seule, lentement.
Elle aimait avancer dans la brume, se promener au bord de ses pensées, s’enfoncer dans ses rêves. Puis elle s’est arrêtée. Continuer n’avait plus de sens. Elle n’avait pas prévu d’être là. Sa jupe collait à ses jambes. Elle avait froid, mais elle n’a pas bougé.
Mira a toujours aimé les lieux sans destination : les quais, les chambres d’hôtel, les frontières. Ce matin, elle avait la sensation étrange d’être au bord de quelque chose, mais quoi ? C’était pourtant le lieu qu’elle cherchait. Elle n’a pas regardé sa montre. Elle savait que le temps ne viendrait pas la chercher ici.
La mer était calme. Le ciel, chargé. Elle se souvenait qu’autrefois, elle riait.
Ce n’est pas son histoire. C’est un instant d’elle-même. Peut-être ce qu’il reste d’un souvenir. Personne ne le saura.
Elle garde son livre ouvert, face à la mer. Elle pense qu’elle est heureuse.
Des fleurs que nul ne cueillera jamais, suspendues à la brume paisible de nos mémoires en sommeil. Elles guident une fois encore, notre regard, simple et sans limite, vers ces choses dont nous comprenons qu’elles sont sur le point de disparaître. Petit à petit, glissant dans les méandres de nos songes, nous laissons derrière nous, lentement, doucement, sans amertume, des fragments du passé, des lambeaux de nos souvenirs. Un mélange unique de douceur, de mélancolie feutrée, où la lumière succombe à la peur du silence et à l’amour de ce que nous ne retenons pas.
Jardin Botanique est une série d’œuvres inspirée des planches de botanique anciennes, des herbiers illustrés conservés dans les Muséums d’Histoire Naturelle, mais aussi des manuscrits enluminés par les moines copistes du Moyen Âge. Ces derniers, à la fois hommes de foi et d’étude, dessinaient les plantes dans les marges des textes sacrés, posant les fondements d’un regard sur le vivant où science et spiritualité étaient encore indissociables…
Ce tableau suggère la tombée du jour, un moment suspendu entre lumière et ombre, où les fleurs deviennent presque astrales, veillant dans un silence étoilé.
Cette série « Le Temps des Plantes » explore la cohabitation silencieuse entre l’architecture ancienne et le vivant. Fragments minéraux, colonnes et arches dialoguent avec une végétation persistante. À travers une palette restreinte – bleu profond, noir velouté, or patiné – ces images questionnent le temps long : celui des plantes, discrètes mais tenaces, dont la mémoire excède celle des ruines…
Colonnes claires et feuillages tropicaux s’élèvent dans une lumière bleue et suspendue. Ce fragment de structure rappelle l’atmosphère d’un hôtel oublié, où la nature a lentement repris son espace.
L’image évoque une chaleur humide, un calme chargé, une scène intérieure ouverte sur l’ailleurs.
L’œuvre « Les Strates du Souvenir », véritable centre de gravité de cet espace, impressionne par sa composition et son esthétique captivante. La représentation de ce visage fragmenté et poétique, joue sur des nuances métalliques dorées et des tons sombres d’ardoise, évoquant une matérialité illusoire tout en restant parfaitement lisse. Les transitions entre les différentes strates visuelles, bien qu’immatérielles, créent une profondeur saisissante, renforcée par les ombres et la lumière simulées avec une précision minutieuse.
Placée sur ce mur en béton clair, l’œuvre s’impose dans cette pièce minimaliste en apportant un contraste subtil entre son rendu moderne et l’atmosphère douce et naturelle de l’intérieur. La netteté de sa surface numérique amplifie son caractère contemporain, en parfaite résonance avec les lignes épurées de la décoration. La lumière naturelle abondante, filtrée par de grandes baies vitrées, accentue la vivacité des couleurs et la finesse des détails numériques.
Ce dialogue entre modernité numérique et décor minimaliste confère à l’ensemble une harmonie subtile, où l’œuvre devient le point focal d’une atmosphère contemporaine et apaisante.
A voir absolument :
Cette œuvre numérique « Fragments d’âme », représentant un visage délicatement enchâssé dans des textures qui évoquent le bois érodé et la rouille, captive par son mariage entre une esthétique poétique et des éléments visuels bruts. Les couleurs patinées – des tons bleus, rouilles et dorés – créent une richesse chromatique qui contraste avec la netteté lisse de l’image numérique, jouant sur l’illusion d’une matière texturée et vieillie.
Dans cette chambre apaisante, aux murs bleus profonds et au mobilier en bois naturel, l’œuvre s’intègre parfaitement en tant que point focal. Placée au-dessus d’un lit minimaliste à la tête en bois massif, elle ajoute une dimension artistique qui enrichit la sérénité de l’espace. La lumière douce, diffusée par des suspensions en rotin et encadrée par la verdure des plantes, met en valeur les détails subtils de l’œuvre tout en renforçant son atmosphère chaleureuse et méditative. Cet agencement souligne un équilibre parfait entre nature, art et modernité.
A voir absolument :
Ce visage, délicatement enveloppé par des couches brisées et stratifiées, évoque une mémoire enfouie sous des fragments de temps. Les plaques de matière, craquelées et irrégulières, s’apparentent à des pages d’un livre ancien, où chaque fissure conserve le récit de vies oubliées.
Les teintes sombres, mêlées à des éclats dorés, suggèrent un dialogue entre l’obscurité et la lumière, entre l’éphémère et l’éternel. La texture, riche et complexe, reflète une histoire de transformation, où les blessures de la surface deviennent des ornements, et où les marques du passé se muent en une beauté intemporelle.
Les yeux clos traduisent une introspection profonde, une quête d’équilibre entre le visible et l’invisible. Cette œuvre interroge la manière dont le temps façonne la matière et l’âme, capturant un moment suspendu entre destruction et renaissance. Elle incarne une élégance brute, où l’imperfection se fait poésie, et où les souvenirs enfouis se révèlent dans toute leur splendeur stratifiée.